Cela s’est traduit par un projet de bande-dessinée qui a donné lieu à des échanges intergénérationnels féconds. Explications.
Tout est parti du constat, posé en 2012 par la nouvelle directrice, Véronique Gilbert, de la nécessité de valoriser et faire vivre, au sein de l’établissement, la charte de la personne âgée accueillie. « Il m’est rapidement apparu essentiel que la charte soit plus facilement lisible par les résidents et par leurs familles », souligne la directrice.
Alors que plusieurs projets étaient menés en lien avec le centre de loisirs (recueil de mémoires sur le thème de la mer, recueil de recettes de soupes d’antan, etc.), l’idée a cheminé jusqu’à trouver, en 2015, le bon support de réalisation : la bande-dessinée. Ce format permettait aussi d’évoquer la charte des droits de la personne âgée dépendante, mais aussi celle des droits des enfants avec laquelle elle entretient des liens.
Susciter le débat
Avant d’élaborer le scénario de la BD, il a fallu, pour les enfants comme pour les personnes âgées, et en lien avec les animatrices, lire les chartes puis échanger, débattre car, comme l’explicite la charte, « Même dépendantes, les personnes âgées doivent continuer à exercer leurs droits, leurs devoirs et leurs libertés de citoyens. Elles doivent aussi garder leur place dans la cité, au contact des autres générations, dans le respect de leurs différences ».
Des questions fortes ont émergé sur le consentement, le choix d’aller en maison de retraite, l’accès à la santé…
Impliquer les résidents et les familles
Est alors venu le temps de la conception du scénario, des dessins et des conversations dans les bulles. Le travail a été réalisé conjointement par les enfants et les aînés. Si un graphiste spécialisé en bande-dessiné a accompagné les membres du projet, ce sont les personnes âgées qui ont dessiné les saynètes et les enfants qui les ont coloriées.
Concrètement, la bande-dessinée s’est traduite par sept plaquettes vivantes (droit à l’éducation à l’information et droit au bien-être ; droit à la vie et droit à la santé ; droit d’être protégé de la violence et de l’exploitation ; droit à la liberté de pensée de religion sans discrimination ; droit d’être écouté et de donner son avis ; droit à la famille et droit au respect des liens familiaux). Elles sont précédées par une planche de type roman-photo réalisée par une famille de résidents. La preuve que le projet - même s’il a pu apparaître délicat à mettre en place – a été impliquant !
« Je suis plutôt fière de ce qu’ils ont pu faire, et ce alors que la moyenne d’âge des résidents de notre Ehpad est de 87 ans », conclut la directrice.