Lancé en 2007 et affiné au fil des ans, ce projet de télémédecine implique des psychiatres et des gériatres de sept établissements sanitaires. Les patients sont pris en charge dans une soixantaine de structures médico-sociales (Ehpad ou établissements du handicap). Le Dr Sadeq Haouzir, psychiatre au CH du Rouvray, utilise ce nouveau dispositif depuis sa mise en place. « Avant 2007, je passais 30 % de mon temps de travail dans les transports. Aujourd’hui, je peux suivre davantage de patients – une centaine-, mon activité est beaucoup plus soutenue et mes journées rentabilisées », raconte le médecin. La Haute-Normandie compte en effet deux fois moins de psychiatres que la moyenne nationale.
Concrètement, les patients suivis à distance ont déjà été vus une première fois par le médecin, durant une séance en face à face et ont accepté ce nouveau procédé. Le professionnel de santé a estimé qu’ils se trouvaient dans un état cognitif assez satisfaisant pour pouvoir comprendre et suivre ces téléconsultations.
« Sur le plan technique, le système est simple d’utilisation, avec une commande pour allumer l’écran et une autre pour changer l’orientation de la caméra. Une infirmière est présente lors de la consultation, excepté si le patient souhaite être seul. La séance se déroule de façon ordinaire et par la suite, je rédige un courrier, en y joignant une ordonnance si besoin, destinée à l’infirmière ou au médecin traitant du patient », décrit le Dr Sadeq Haouzir. Les images sont transmises via un réseau sécurisé et en haut débit.
Si le lancement de cette nouvelle méthode a suscité au départ une certaine frilosité de la part des professionnels de santé, ceux qui l’ont essayé l’ont rapidement adoptée. Les patients quant à eux, sont satisfaits de la souplesse et de la simplicité du dispositif. « La télépsychiatrie est un bon moyen de s’affranchir des contraintes géographiques. La télémédecine représente un progrès technique qui ne peut être ignoré des praticiens », conclut le spécialiste. La technique doit être déployée à d’autres établissements de Haute-Normandie dans les prochaines années.