Le GIP Santé Protection Sociale Internationale a publié une note sur le rapport de la Cour des Comptes européennes relative à l'efficacité de l'aide extérieure aux systèmes de santé en Afrique sub-saharienne. Cet audit a pour objectif d’évaluer l’effectivité de l’aide fournie par la Commission Européenne au travers de ses différents programmes, en recourant à des instruments de coopération diversifiés, au profit de la zone d’Afrique sub-saharienne. Elle s’attache notamment à évaluer l’impact du Fonds Européen de Développement (FED), de l’aide mobilisée sur le budget général (crédits de coopération pour actions extérieures et crédits dédiés au Fonds Mondial).
Une attention particulière a été portée à l’utilisation par la Commission de différents outils (aide projet, aide budgétaire, appui aux fonds thématiques sectoriels) dans le cadre de son appui au développement sanitaire. L’audit s’est intéressé à l’adéquation des ressources humaines et des compétences au service des projets, comme à la cohérence entre les engagements politiques et financiers de la Commission.
Les principales conclusions de l’audit sont les suivantes :
- Les volumes d’aide dédiés à la santé n’ont pas augmenté depuis 2000, contrairement aux engagements souscrits par la Commission Européenne ;
- L’aide consacrée à l’appui au Fonds Mondial contre les pandémies semble disproportionnée par rapport au soutien apporté aux systèmes de santé, alors même que ce dernier axe était considéré comme une priorité ;
- Le taux d’exécution des différents instruments ne semble pas toujours satisfaisant, notamment en raison des capacités de décaissement du Fonds Mondial (alimenté par des subventions européennes) comparé au FED ;
- La Commission n’a pas recouru de manière substantielle aux outils d’appui budgétaire sectoriel, malgré l’apport significatif que ces instruments de financement auraient potentiellement pu avoir sur le renforcement des services de santé ;
- D’une manière générale, l’aide projet déployée par la Commission s’est révélée relativement efficace, bien que la pérennité de ces projets demeure un écueil important ;
- La Commission n’a pas porté une attention suffisante aux différents instruments de coopération ainsi qu’aux moyens de les combiner de manière cohérente et pertinente, en fonction des contextes particuliers des pays bénéficiaires ;
- L’expertise sectorielle santé nécessaire pour appuyer l’efficacité de l’aide déployée n’est pas toujours suffisamment présente dans les délégations en charge du suivi des projets.
Pour télécharger la note du GIP SPSI : http://www.gipspsi.org/