L'étude visait à déterminer si les hôpitaux ayant une bonne organisation des soins (tels qu’une amélioration de la dotation en personnel infirmier et des conditions de travail) peuvent améliorer les soins aux patients et la stabilité de la main-d'œuvre infirmière dans les pays européens. Il a été constaté que les infirmières qui ont déclaré de meilleures conditions de travail et peu de probabilité de départ ont des patients qui étaient plus satisfaits de leur séjour à l'hôpital et une meilleure évaluation des hôpitaux.
La recherche a réalisé une étude transversale sur 1105 hôpitaux généraux de court séjour : 488 dans 12 pays européens (Belgique, Royaume Uni, Finlande, Allemagne, Grèce, Irlande, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Espagne, Suède et Suisse) et 617 en Californie, Pennsylvanie, Floride et New Jersey. Elle a concerné 61 168 professionnels dont des infirmières et plus de 130 000 patients des hôpitaux participants.
L'étude a révélé que les infirmières en Pologne et en Grèce étaient trois fois plus susceptibles de donner une mauvaise note à leurs hôpitaux pour la sécurité que les infirmières aux États-Unis et en Norvège. Dans tous les pays la majorité des infirmières ont exprimé un manque de confiance concernant la capacité des gestionnaires hospitaliers à résoudre les problèmes liés aux soins délivrés aux patients.
Plus précisément, les chercheurs ont constaté que:
- le burn out et l'insatisfaction au travail était fréquente chez les infirmières des hôpitaux en Europe et aux États-Unis;
- en moyenne, seulement 60% des patients sont satisfaits de leurs soins hospitaliers;
- les infirmières ayant déclaré des niveaux élevés de burn out (notamment en Grèce et au Royaume Uni) ont également signalé leur intention de quitter leurs postes actuels ;
- chaque patient supplémentaire ajouté à la charge de travail d'une infirmière a augmenté le fait que l’infirmière fasse des soins passables ou médiocres ;
- les patients étaient moins satisfaits de leur séjour à l'hôpital dans les établissements qui avaient des pourcentages plus élevés de burn out ou d'infirmières mécontentes
Beaucoup d'infirmières européennes ont signalé leur intention de quitter leurs poste à hôpital : 19% aux Pays-Bas et près de la moitié des infirmières (49%) en Finlande et en Grèce, conduisant les chercheurs à s'interroger sur la possibilité d'une pénurie croissante d'infirmières. Une proportion significativement plus faible d'infirmières aux États-Unis (14%) a déclaré son intention de quitter leur poste actuel. Cela est peut-être dû aux efforts accrus des États-Unis pour améliorer la dotation des hôpitaux en personnel infirmier.
Selon cette étude le fait qu’une infirmière soit en charge d’un moins grand nombre de patients semble avoir des conséquences positives sur les patients, y compris de plus faibles taux de mortalité.
Disponible sur : http://www.bmj.com/content/344/bmj.e1717