Tout porte à croire que les préconisations du rapport IGAS–IGF attendu à l’automne s’inscriront dans une logique de « rabot » budgétaire, approche à la fois inefficace et porteuse d’un risque majeur pour la pérennité de l’hôpital public. Dans un écosystème déjà fragilisé, une telle méthode risquerait de mettre en péril la capacité des établissements publics de santé à répondre aux besoins actuels de la population.
La FHF rappelle avec force que l’effort national d’économies doit être partagé par l’ensemble des acteurs du système de santé, et surtout pas concentré sur le seul hôpital public. Celui-ci fait déjà face, avec détermination, à une période estivale particulièrement tendue, aggravée par la canicule qui frappe actuellement tout le pays.
Le Gouvernement ne peut se contenter d’un rabot budgétaire : une telle logique budgétaire court-termiste et dangereuse pour l’avenir de l’hôpital public doit être remplacée par de véritables choix de réorganisation de l’offre de soins dans les territoires, construits en concertation, pour améliorer durablement l’efficience du système.
L’hôpital public participe déjà pleinement à l’effort national et est prêt à l’approfondir, mais seulement dans le cadre de réformes structurantes et équilibrées, garantissant le maintien de l’accès aux soins pour toutes et tous.
À cet égard, la FHF rappelle que la mise en œuvre rapide d’une loi de programmation en santé constitue le cadre indispensable pour planifier et accompagner ces évolutions, en donnant aux acteurs hospitaliers la visibilité et les moyens nécessaires pour relever les défis à venir. Cette loi permettrait, par exemple, de sanctuariser les investissements hospitaliers, pilier essentiel pour engager la transition écologique des établissements, dont l’importance est illustrée par les températures extrêmes qui frappent actuellement l’ensemble du pays. Ces investissements sont également porteurs d’économies à court terme.