Alors même que l’activité des établissements publics de santé est restée stable, le déficit du budget principal des hôpitaux publics, quant à lui, a doublé entre 2016 et 2017, passant de 470 millions d’euros à près d’1 milliard d’euros.
La situation financière des hôpitaux publics s’est donc encore aggravée, et ce malgré leurs efforts de maîtrise de leurs dépenses. La progression des dépenses de personnel a été limitée à 2,2% malgré le fort impact des mesures réglementaires. Les dépenses de médicaments et de produits médicaux ont évolué de 3,6 %, plus sensiblement que l’activité, mais ont été fortement impactées par la hausse significative de 12% des dépenses liées aux traitements les plus coûteux et aux médicaments innovants. Les autres dépenses ont même diminué, montrant les efforts de gestion réalisés.
La dette s’est certes stabilisée mais au prix d’une nouvelle diminution des dépenses d’investissement, qui sont passées sous le seuil de 4 Mds€ en 2017, alors qu’elles s’élevaient à plus de 6 Mds € par an entre 2008 et 2011. La marge brute et la capacité d’autofinancement se dégradent. Cette dégradation obère l’avenir et les investissements futurs de nos établissements, pourtant indispensables à l’entretien et à la rénovation des bâtiments, au renouvellement des équipements médicaux et hôteliers et à l’innovation. Ces investissements contribuent non seulement à l’amélioration de la prise en charge des patients, mais également à l’amélioration des conditions de travail des personnels et à l’attractivité de nos établissements.
Au regard de son importance dans le système de santé, l’hôpital public ne peut être une variable d’ajustement de l’ONDAM.
En effet, l’hôpital public, c’est :
- Un séjour sur deux en chirurgie hospitalisation complète
- Près d’un séjour sur trois en chirurgie ambulatoire
- Trois séjours sur quatre en médecine hospitalisation complète
- Plus d’un séjour sur deux en médecine de jour
- Trois séjours sur quatre en obstétrique et 7 naissances sur 10
La nouvelle baisse tarifaire de 0,8% sur les tarifs de séjours hospitaliers en 2018, ainsi que l’économie annoncée à 5 ans de 1.2 milliards sur les dépenses de personnel, risquent encore d’aggraver la situation financière des établissements de santé.
Regardons en face la situation. Les moyens financiers à accorder aux hôpitaux publics sont un élément clé dans le cadre de la transformation du système de santé qui sera présentée par le Président de la République bientôt.
Au vu de tous ces éléments, nous appelons à une réforme audacieuse et volontariste.
Frédéric Valletoux, président de la FHF