Le niveau d’inflation a été notoirement sous-évalué dans la construction de l’ONDAM hospitalier 2023 engendrantune forte dégradation des situations financières des établissements de santé, déjà fortement fragilisées. L’augmentation des prix à laquelle sont confrontés les établissements depuis le début de l'année est beaucoup plus élevée que les prévisions en raison notamment de l’impact particulièrement important des coûts de l’énergie dans le secteur hospitalier.
Une révision en urgence de l’ONDAM hospitalier 2023 est nécessaire à hauteur d’1,5 milliard pour couvrir le sous-financement des coûts liés à l’inflation pour l’ensemble des établissements de santé. Or, à ce jour, aucune réponse n’a été apportée à leur alerte.
Toutes les fédérations demandent ainsi, et dès à présent, l’attribution de moyens supplémentaires. Elles sont également attentives à une évolution de l’ONDAM hospitalier 2024 dans le cadre du projet PLFSS qui soit conformeaux réalités observées.
De même, le nouveau protocole pluriannuel de financement appelé par l’ensemble des fédérations hospitalières dès 2024 devra inclure des modalités d’indexation en lien avec l’évolution de l’inflation, comme cela se fait pour les autres secteurs régulés par l’État. Les établissements de santé ont besoin de lisibilité dans la durée.
La politique de santé relève de la responsabilité de l’État qui doit garantir à chacun le droit à la protection de sa santé. Cela nécessite que des moyens suffisants soient alloués aux établissements pour qu’ils soient en mesure de remplir leur mission au service des patients.
Si les établissements de santé ont conscience de la nécessaire maitrise des dépenses publiques, ils ne sauraientsupporter le coût de l’inflation sans revalorisation de l’ONDAM hospitalier, et ce dans un contexte régulé. Faire abstraction de cette réalité conduirait la France vers une paupérisation globale de sonsystème de santé au détriment des citoyens.
Arnaud Robinet, président de la Fédération hospitalière de France :
La situation budgétaire des hôpitaux publics n’a jamais été aussi fragile. Les surcoûts supportés par les établissements du fait d’une inflation très élevée sont majeurs. Sans mesures exceptionnelles de la part des pouvoirs publics, la dynamique d’investissements et de projets engagés
par les hôpitaux publics à la suite du Ségur de la santé se trouverait profondément fragilisée. Il faut préserver les hôpitaux, dans l’intérêt de toute la population.
Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'Hospitalisation privée :
La situation budgétaire des établissements de santé privés est extrêmement préoccupante. Le pourcentage d’établissements déficitaires qui est aujourd’hui de 32% pourrait passer à 50 % dès le début de l’année prochaine si notre appel n’est pas entendu par l’État. C’est pourquoi nous demandons en urgence des moyens supplémentaires qui tiennent compte de la réalité de l’inflation et de la nécessaire revalorisation des salaires de nos soignants, au risque de fragiliser l’offre de soins sur les territoires.