UNE HÉRÉSIE HUMANITAIRE, SANITAIRE ET FINANCIÈRE
La suppression de l’AME entraînerait des risques majeurs en matière de santé publique. La conduite d’une politique de santé publique cohérente, notamment dans la lutte contre des maladies contagieuses, implique nécessairement d’assurer le suivi médical et la prise en charge des personnes en situation irrégulière, qui sont souvent plus précaires et sujettes aux maladies infectieuses. Supprimer l’AME revient à affaiblir notre système de santé, à rebours du virage préventif souhaité par tous les acteurs de la santé. Les leçons de la pandémie de COVID-19 semblent oubliées.
Sur le plan financier, la suppression de l’AME fragiliserait de façon extrêmement forte un hôpital public soumis à de fortes tensions budgétaires. La suppression de l’AME priverait en effet l’hôpital public des financements associés à la prise en charge des personnes malades, qui continueraient d’être soignées. Plus largement, l’ensemble de la communauté scientifique, médicale et économique s’accorde à dire qu’une prise en charge précoce des problèmes de santé est souvent moins onéreuse qu’une prise en charge tardive. Une réduction de l’accès aux soins de premier recours des bénéficiaires de l’AME impliquerait un report de la prise en charge dans une phase plus aiguë, aux effets désastreux pour les personnes et à un coût très élevé pour les hôpitaux.
La suppression de l’AME placerait également les soignants et professionnels de santé dans une situation de dilemme éthique et déontologique inacceptable : refuser des soins nécessaires et un soulagement de la souffrance ou soigner en dégradant la situation budgétaire de leur établissement.
Arnaud Robinet, président de la FHF :
La suppression de l’AME va à l’encontre de toutes les règles communément admises en matière de santé publique et risque d’avoir des répercussions graves sur l’Hôpital public, ses équipes, son fonctionnement et sa situation budgétaire. J’appelle les parlementaires qui examineront le texte à l’Assemblée nationale à suivre la voix de la raison et à rétablir ce dispositif majeur pour préserver un système de santé qui se trouve déjà en très grande tension.
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