Les publications ont été préparés pour la conférence ministérielle de la présidence belge intitulée « Investir dans les professionnels de santé de demain en Europe : possibilités d’innovation et de collaboration » (La Hulpe, 9-10 septembre 2010). Elles reflètent les domaines prioritaires pour les décideurs européens en ce qui concerne les futurs besoins en professionnels de santé, et visent à tirer les enseignements des expériences comparatives pour influencer les futurs choix politiques.
Tandis que les documents de politique générale abordent des questions liées aux systèmes et aux politiques de santé en Europe, les résumés fournissent une synthèse des données disponibles sur les domaines prioritaires de la politique européenne.
La synthèse intitulée « Évaluer les futurs besoins en professionnels de santé » vise à informer les politiques et les décideurs de l’état des connaissances sur la meilleure façon d’évaluer et de répondre aux futurs besoins en professionnels de santé. Elle commence par identifier plusieurs défis qui doivent être évalués pour sensibiliser les responsables politiques : des défis dans la relation entre les besoins et la demande des services et des professionnels de santé, des défis méthodologiques, et des défis politiques. Le document aborde ensuite les outils et les stratégies disponibles pour aider à dimensionner le futur besoin en professionnels de santé, et discute leurs atouts et leurs faiblesses, notamment le ratio professionnels de santé/population générale, l’approche centrée sur la demande, l’approche centrée sur les objectifs de service, et l’approche centrée sur les besoins en santé. Enfin, il présente les leçons tirées des expériences de différents pays, et résume les principaux messages à partir de l’état des lieux des connaissances.
Cette étude souligne que la plupart des pays n’ont pas de stratégie explicite concernant les ressources humaines en santé. Les politiques sont en général centrées sur la détermination du nombre d’étudiants et les coûts afférents, plutôt que sur le développement d’une stratégie qui englobe les questions de la compensation, des conditions de travail, du recrutement et du maintien en emploi. Cela étant, les expériences de certains pays permettent d’avoir une vision plus large et contribuent à formuler les messages clés, comme par exemple la Belgique, l’Angleterre, la Finlande, l’Allemagne, l’Irlande, la Lituanie, la Slovénie, l’Espagne, l’Australie, le Canada.
La synthèse intitulée “Recours à l’évaluation et au retour d’information vers les professionnels pour renforcer la qualité et la sécurité des soins » tente d’analyser le lien entre la sécurité des patients et les systèmes d’évaluation. Le document se base sur une analyse systématique de l’efficacité des évaluations et du retour d’information sur les changements de pratique clinique à travers des expériences concrètes. Bien que plusieurs études aient déjà analysé l’efficacité des évaluations et du retour d’information, leurs conclusions ne vont pas dans le même sens, certaines évaluations obtenant des résultats positifs, d’autres non. Pour les décideurs, il faut surtout retenir ce qui fonctionne, et dans quelles circonstances. Les études présentées dans cette publication démontrent que l’évaluation et le retour d’information peuvent être utilisés dans la quasi-totalité des structures de soins.
Leur mise en œuvre nécessite des objectifs clairs et une analyse complète de l’environnement sanitaire, en particulier si cette approche est combinée à des mesures incitatives ou des pénalités, ou est rendue obligatoire.Il n’y a pas de preuve formelle qui indique que ces combinaisons améliorent de façon significative les résultats, mais l’expérience qui émerge d’initiatives majeures dans certains pays européens fournira peut-être une partie des éléments nécessaires à l’avenir.
Le document de politique générale intitulé « Comment créer les conditions permettant d’adapter les compétences des médecins aux nouveaux besoins et à l’apprentissage tout au long de la vie » discute les différentes façons dont les professionnels de santé peuvent rester performants dans leur pratique, à la fois via une gestion efficace des connaissances (pratique basée sur les preuves) et des stratégies d’auto-apprentissage (apprentissage tout au long de la vie). Le document propose trois options politiques pour combler l’écart entre les attentes des patients et les compétences de leurs médecins, pour promouvoir l’apprentissage tout au long de la vie et favoriser une meilleure reconnaissance du professionnalisme en Europe : renforcer la responsabilisation et l’obligation de s’engager dans des systèmes ou des programmes de développement professionnel continu (DPC) ; développer un système d’accréditation commun pour les fournisseurs de DPC, développer des programmes centrés sur la pratique et des plans de formation centrés sur les besoins ; adopter une approche de « responsabilité partagée » envers l’apprentissage tout au long de la vie et le DPC afin de s’attaquer aux obstacles existant à l’intérieur du système de santé, et d’optimiser les bénéfices de l’apprentissage tout au long de la vie pour les patients, les médecins, les fournisseurs de DPC, et le système de santé lui-même.
Le document de politique générale intitulé « Comment créer un environnement de travail attrayant et stimulant pour les professionnels de santé » discute le défi commun à toute l’Europe, qui consiste à s’assurer que les professionnels de santé sont performants, dans un contexte de déficit actuel et à venir, en partant du constat que l’environnement de travail est un facteur critique pour déterminer le nombre et la performance des professionnels de santé. Afin de développer des politiques cohérentes permettant de créer un environnement de travail qui attire et conserve les professionnels de santé, les réponses politiques doivent être multidimensionnelles, transversales et inclusives. Les solutions concrètes dépendent du contexte ; c’est pourquoi il faut donner la priorité aux niveaux locaux, sectoriels, et organisationnels, tandis que les niveaux internationaux, régionaux et nationaux doivent fournir le cadre législatif et réglementaire, ainsi que les orientations et le soutien au développement de politiques sur le lieu de travail. Parmi les options permettant d’améliorer la qualité de l’environnement de travail des professions de santé, on compte notamment des approches politiques visant à promouvoir un équilibre entre vie de famille et travail, et l’amélioration de la protection de la santé des professionnels.
Selon les auteurs, en ce qui concerne l’environnement de travail, une approche prometteuse consiste à développer et adopter des processus et des outils capables d’évaluer l’organisation des environnements de travail, de les comparer, de reconnaître les meilleures pratiques et de les appliquer à l’ensemble du système. Le recours à des programmes d’évaluation et de certification des lieux de travail pourrait être envisagé.
Pour plus d’informations :http://www.euro.who.int/en/what-we-do/data-and-evidence/health-evidence-network-hen/publications/joint-policy-briefs/published-for-the-belgian-european-union-presidency-ministerial-conference-on-the-european-health-workforce