De nombreux hôpitaux ont participé à la manifestation et la commission « relations internationales » de la Conférence des Directeurs généraux de CHU était représentée par son responsable Alain Hériaud, DG du CHU de Bordeaux. Ils se sont naturellement retrouvés au cours de l’atelier consacré à la mobilisation des hôpitaux, auquel participaient également la Présidente et le Directeur d’ESTHER. Caroline Comiti, chargée de projets ESTHER, a assuré la première intervention de cet atelier, sur « l’implication des hôpitaux dans les projets ESTHER ». Elle a présenté les différentes étapes du jumelage hospitalier dans un projet ESTHER. La première voit naître le partenariat, grâce souvent à des relations interpersonnelles entre deux professionnels du Nord et du Sud, à l’implication d’une équipe de prise en charge, ou encore à partir d’un partenariat hospitalier ou municipal préexistant. Le partenariat conclu, le projet est conçu en commun. Puis vient la seconde étape, marquée par un double processus administratif : la convention de jumelage est signée, le projet rédigé, celui-ci intégré au projet pays ESTHER, qui est présenté en CEP par la direction hospitalière du Nord. Une convention financière est ensuite signée entre ESTHER et l’établissement récipiendaire. Vient enfin la troisième étape, celle du déroulement du projet en tant que tel. Les équipes médicales se rendent sur le terrain après que leur ordre de mission ait été signé par le directeur de leur hôpital. Les directions des deux établissements sont invitées à prendre contact. La présentation du Pr. Gilles Pialoux portait sur « la valorisation des équipes hospitalières impliquées dans les projets ». Il s’est référé à un cas concret, celui du partenariat de l’hôpital Tenon (AP-HP) avec l’hôpital de jour du CHU de Bobo Dioulasso (Burkina Faso). Depuis que la convention a été signée il y a trois ans, l’HDJ est devenu un centre d’excellence et de référence dans la région. Le Pr. Pialoux a identifié trois grands problèmes : le manque de valorisation des ressources humaines (en mission ou qui bénéficient de formation au Sud), l’impact de la nouvelle gouvernance (la coopération ne rapportant rien à l’hôpital) et la confrontation des pathologies (le VIH étant distingué des autres co-morbidités). Le débat qui a suivi ces deux présentations s’est structuré autour de quatre thématiques : le financement de la coopération hospitalière, la valorisation de l’expérience à l’international, l’intégration du projet de coopération dans le projet d’établissement et enfin la mutualisation des ressources humaines du Nord. L’ensemble des participants à l’atelier s’est ainsi accordé sur la nécessité d’un engagement clair des autorités de tutelle en faveur de la coopération hospitalière internationale. Les déclarations politiques sont insuffisantes, elles doivent être accompagnées de financements. La tarification à l’activité ne peut être considérée comme étant à l’origine des difficultés actuelles. Le principe de transparence doit en effet être promu. Le véritable problème porte donc sur le manque de financements, les ARH n’en octroyant au titre des MIGAC que trop rarement. Par ailleurs, le temps consacré par les professionnels hospitaliers à la coopération doit être valorisé, ce qui implique de rembourser leur salaire. Le contrôleur financier d’ESTHER a d’ailleurs demandé aux hôpitaux de bien vouloir renseigner et renvoyer le formulaire envoyé chaque année à ce sujet, pour disposer de données fiables. La commission Relations internationales de la Conférence des Directeurs généraux des CHU s’est engagée à se mobiliser en ce sens. Enfin, il a été rappelé que le récipiendaire de la subvention ESTHER doit être l’hôpital et en aucun cas une association, pour des raisons de légalité. Il est également important de valoriser l’expérience internationale des professionnels hospitaliers dans le déroulement de leurs carrières. Leur engagement est aujourd’hui trop souvent perçu de manière négative. Le projet de coopération doit être intégré au projet d’établissement. Ceci suppose que la direction soit associée dès les premières missions exploratoires. L’engagement de la direction détermine en partie le succès du partenariat, puisque les professionnels ne peuvent se rendre en mission sur le terrain sans son accord. La communication interne à l’hôpital, comme la communication externe d’ailleurs, est donc fondamentale. Enfin, la mise en place des projets-pays pourrait être l’occasion de réfléchir à la mutualisation des ressources humaines du Nord. Les partenaires du Nord intervenant sur un même site devraient se rapprocher pour éviter les juxtapositions et doublons. Ceci permettrait aussi de pallier aux difficultés liées à l’envoi d’équipes en mission. Les restitutions des quatre ateliers sont téléchargeables à l’adresse suivante : http://www.esther.fr/articles.php?id=1188
Date de publication : 23 Juin 2009
Date de modification : 23 Juin 2009