Le Parlement européen s’est prononcé le 20 novembre 2008 en faveur de l’établissement d’une « carte bleue », inspirée de la « carte verte » américaine et susceptible d'attirer les migrants hautement qualifiés vers les secteurs économiques de l’Union souffrant de pénurie de main d’œuvre. La carte bleue, proposée par la Commission européenne, doit permettre d’attirer vers l’Union les travailleurs des pays tiers hautement qualifiés, en ouvrant à ces travailleurs les portes des 27 Etats membres. Cette carte ne remplacera pas les systèmes existants au niveau national et son attribution sera soumise à une procédure commune. Le Parlement propose toutefois un cadre plus clair, des définitions plus précises et une flexibilité accrue aux Etats membres, les priant de ne pas « piller les cerveaux des pays tiers ». Cette mesure ne devrait pas mettre en cause la priorité des ressortissants de l'UE sur le marché du travail.
D’après la proposition de la Commission, le titulaire de la « carte bleue » devrait avoir accès aux autres Etats membres de l’Union, après trois ans passés dans un premier pays de résidence.
Le futur titulaire de la carte bleue devrait avoir trouvé un emploi dans l’Union, avoir au moins cinq ans d’expérience dans le secteur concerné ou un diplôme universitaire reconnu par l'Etat membre. Son contrat devrait lui garantir un revenu d’au moins 1,7 fois le salaire brut moyen de l’Etat membre de résidence, ajoutent les députés, qui précisent que ce salaire ne devrait pas être inférieur à celui d'un travailleur comparable dans le pays d'accueil.
La carte bleue permettra en outre à son titulaire de bénéficier du regroupement familial – son conjoint pouvant également rechercher un emploi dans l’Union – et de la couverture sociale de l’Etat concerné. Les députés souhaitent porter à six mois, contre trois dans la proposition de la Commission, le délai accordé au titulaire pour retrouver du travail en cas de perte de son emploi.
Pour en savoir plus :