Information des patients
Le Conseil a reconnu la nécessité d’une réponse européenne adéquate aux évolutions de la société, dans laquelle les patients ont un rôle de plus en plus actif , afin de réduire les disparités d’accès à l’information entre les Etats. Néanmoins, cette réponse doit prendre en compte les spécificités de chaque Etat membre y compris l’état général de santé et les besoins de la population, les mécanismes et technologies de l’information utilisés au sein des Etats membres et dans l’Union, les besoins des patients et le rôle des diverses parties prenantes, en particulier les professionnels et autorités de santé des Etats membres.
Le Conseil a insisté sur l’importance pour les patients d’avoir accès à des informations sur les produits pharmaceutiques et sur les traitements qui soient de bonne qualité, objectives, sûres, complètes, compréhensibles, pertinentes, adéquates et non commerciales.
Le Conseil a pris acte de l’intention de la Commission d’élaborer une proposition législative concernant l’information des patients sur les médicaments. Il a chargé la Commission de continuer la mise à jour des moyens de distinction des informations commerciales et non commerciales, pour lesquelles il conviendrait de fournir une définition claire. Dans le même temps, le Conseil souligne la nécessité de mener une réflexion approfondie sur la promotion d’une consommation de médicaments plus rationnelle.
Durant les débats, Roselyne Bachelot, nouvelle présidente du Conseil de la santé depuis le 1er juillet 2008 a dit qu’elle espérait que Monsieur Verheugen prendrait en compte l’avis de la France dans sa communication à paraître à l’automne 2008. La France tient aux critères de qualité mais n’est pas favorable à l’autorégulation, contrairement à la secrétaire d’Etat italienne Francesca Martini. Les ministres à l’unanimité plaident pour que l’information donnée au patient soit de haute qualité, indépendante, neutre, sûre, objective, claire et exhaustive. Il est également primordial que « les principes de santé publique l’emportent sur les intérêts mercantiles » et que « que l’on observe attentivement les initiatives portant sur l’automédication ou la sur-médication » a alerté le ministre luxembourgeois Mars di Bartolomeo. Il appartient aux médecins, aux professionnels de santé et aux autorités de fournir l’information aux patients ont précisé la ministre irlandaise Mary Harney et le secrétaire d’Etat slovaque Daniel Klacko. Mary Harney a également mis en garde contre les dangers de la publicité pour les médicaments, celle-ci pouvant troubler le patient et augmenter le coût des produits. Les ministres souhaitent que la publicité pour les médicaments soit interdite. Ils ont rappelé et souligné le rôle de leader de l’Union européenne dans ces champs d’actions.
La commissaire Vassiliou transmettra les propositions issues du Conseil au Commissaire Verheugen. Les propositions seront débattues lors du Forum pharmaceutique d’octobre 2008.
Résistance aux antibiotiques
Le Conseil a chargé les Etats membres de :
- élaborer et mettre en œuvre une stratégie et de la traduire en plan d’actions comprenant des mesures inter-sectorielles concrètes et d’autres actions pertinentes ;
- renforcer le système de suivi et améliorer la qualité des données sur la résistance aux antibiotiques et sur l’utilisation de ces derniers sur les êtres humaines et les animaux ainsi que sur les infections liées aux soins de santé ;
- poursuivre la promotion d’une utilisation prudente des antibiotiques en menant des campagnes d’information (via des messages et des actions basées sur des recherches scientifiques et des données vérifiées et en communiquant sur les risques de l’auto-médication et de l’utilisation inadaptée des médicaments);
- encourager la mise à jour des bonnes pratiques ;
- améliorer le traitement des patients multi-résistants et ultra-résistants à la tuberculose ;
- vérifier la prévalence parmi les animaux et les produits alimentaires des agents pathogènes responsables des infections alimentaires potentiellement résistantes, en mettant en place des stratégies de gestion du risque dans la production de denrées alimentaires et après récolte, ainsi que d’autres mesures préventives telles que la vaccination (selon la prévalence) pour réduire l’impact de l’infection.