Au moment des débats sur la permanence des soins, sur le rôle de l’hôpital public, contesté dans ses missions de service public et malmené par les arbitrages budgétaires, il nous avait semblé intéressant de vous interroger sur l’impact de l’organisation de la PDSA sur vos établissements.
En effet, c’est bien l’ensemble du dispositif et notamment le premier recours qui permet d’analyser la réponse apportée au patient en matière de continuité et de permanence des prises en charge.
Nous tenons à remercier vivement les 182 établissements qui ont répondu à l’enquête et nous vous donnons ici la version complète de l’article paru dans le magazine n°3 d’Interactions sur les conclusions.
182 établissements ont répondu et se répartissent comme suit :
- 134 CH
- 33 HL
- 15 CHU
Pour 87 % des établissements, il existe une garde libérale structurée, opérationnelle qui fonctionne dans 96 % des cas le samedi après-midi. Cette garde est presque dans tous les cas (91%) régulée par le Centre 15.
La participation des médecins libéraux au dispositif de garde d’urgences hospitalières ne concerne qu’un tiers des établissements.
Le dispositif des maisons de garde, en développement y compris au sein des établissements, est signalé par 40 % des répondants (CH 52, CHU, 13 et ExHL 9).
Concernant les hôpitaux locaux, la continuité s’organise dans un partenariat historique entre l’hôpital et la médecine de ville, avec un développement des maisons médicales de garde ou des cabinets libéraux au sein des établissements, confortant le rôle primordial des HL dans les soins de premier recours et dans la fluidité de la filière gériatrique.
Au total, plus de la moitié des répondants considèrent que l’organisation de la PDSA n’a pas réduit le nombre de passages aux urgences pendant les périodes de garde, au contraire certains constatent une augmentation notamment dans les secteurs ruraux où le nombre de médecins diminue et sur la période de nuit profonde.
Ces résultats s’inscrivent dans le contexte décrit par l’enquête du Conseil National de l’Ordre des Médecins sur » l’état des lieux de la PDS en médecine générale » (janvier 2011), marqué par :
- une mise en place progressive et hétérogène de la réorganisation de la PDSA dans les territoires,
- « une pénurie de médecins volontaires et de médecins tout court ».
Au-delà des expériences réussies d’une réelle coordination entre la médecine de ville et l’hôpital sur la question de la permanence de soins qui sont à encourager, l’hôpital reste bien souvent le seul recours » pour les patients, d’autant que les structures de garde libérale ne pratiquent pas toutes le tiers payant.
Un sujet qui, s’il était nécessaire (et il est nécessaire) de le rappeler, démontre à nouveau que l’hôpital public est synonyme de continuité et d’accessibilité aux soins pour nos concitoyens !
René CAILLET [email protected] et Nathalie SANCHEZ [email protected]