Le commissaire a souligné l’importance de trouver des moyens de rendre l’hôpital plus efficace et plus durable à l’avenir. Sa perception du secteur est, on peut le dire, assez négative. Pour John Dalli en effet, les services de santé sont aujourd’hui confrontés à de nouveaux défis : vieillissement de la population, fardeau des maladies chroniques, diminution drastique du nombre de professionnels, demande croissante de soins de santé dans un contexte de manque de moyens. Il considère qu’il faut trouver sur le long terme des solutions innovantes pour dispenser des soins meilleurs et plus efficaces à un plus grand nombre de personnes. Selon lui, l’hôpital doit faire un usage plus efficace de ses ressources. Il a aussi souligné qu’il y avait différents aspects qui contribuaient à l’efficacité financière. Parmi eux, le recours aux hautes technologies. Il a reconnu qu’il y avait eu des progrès en la matière et que de nombreux hôpitaux avaient recours à des dossiers de santé électronique afin de s’assurer que les médecins puissent facilement et de manière sure avoir accès aux informations médicales sur les patients. Mais il a pointé du doigt le fait qu’il y n’y avait toujours pas plus de 8% des hôpitaux européens qui exploitait le potentiel de la télémédecine et de la télésurveillance. Or la télémédecine pourrait, selon lui, permettre aux hôpitaux de se connecter entre eux pour mutualiser leurs ressources. De plus, à travers la télémédecine, les établissements hospitaliers pourraient offrir la meilleure expertise possible et les meilleurs services existants à leurs patients. Et ce en s’appuyant, dans certains cas, sur des spécialistes travaillant dans d’autres hôpitaux. John Dalli a souligné que la technologie est bien là mais qu’il est maintenant temps de libérer son potentiel pour qu’on ait affaire à des hôpitaux intelligents :
- Des hôpitaux où les patients ont accès à leurs données médicales et où ils aient leur mot à dire sur leur propre santé ;
- Des hôpitaux où les médecins et les infirmières puissant avoir accès aux données médicales et travailler de concert avec leurs collègues et leurs patients (indépendamment de l’heure et du lieu – que ce soit dans leur hôpital, dans leur pays ou ailleurs en Europe) ;
- Des hôpitaux qui recourent à la télémédecine pour offrir des soins à domicile ou pour se connecter avec d’autres hôpitaux.
Pour y arriver, John Dalli considère qu’il y a besoin d’une volonté politique forte, d’investissements plus intelligents, d’une meilleure utilisation des fonds structurels et des partenariats public-privé. Cela permettrait de moderniser le système de santé, depuis la construction d’infrastructure jusqu’à l’investissement dans des technologies de santé de pointe. Il a néanmoins reconnu qu’il n’y a pas d’approche « taille unique » étant donné la diversité des systèmes de soins et les besoins des différentes catégories de population. Le discours est disponible dans sa version intégrale sur : http://ec.europa.eu/dgs/health_consumer/dyna/dalli/speeches_en.cfm