La FHF s’engage pour lever les tabous et les préjugés sur la psychiatrie
Des tabous encore trop présents à dépasser[1]
Alors qu’elle est un problème de santé publique majeur[2], la psychiatrie fait malheureusement toujours l’objet d’une stigmatisation sociale profonde : 82 % des Français jugent les questions de santé mentale encore taboues, 52 % pensent qu’on n’en guérit jamais vraiment, et 38 % disent même « avoir peur » des personnes qui souffrent de pathologies psychiatriques !
Dans le contexte de la Grande cause nationale 2025, et après avoir publié en janvier une version enrichie de son livret de propositions sur la psychiatrie, la FHF a souhaité s’attaquer à ces tabous au travers d’un programme de sensibilisation inédit, avec le soutien du Service d’Information du Gouvernement (SIG).
Malgré les évolutions profondes qu’elle a connues, la psychiatrie reste marquée par les stigmates de son passé. Trop souvent encore, elle évoque dans l’imaginaire collectif la contrainte, l’exclusion, le silence. Ces représentations, à la fois injustes et persistantes, entretiennent un climat de défiance et d’incompréhension, au détriment de celles et ceux qui ont besoin d’aide — les personnes vivant avec des troubles psychiatriques — et de celles et ceux qui la rendent possible — les hospitaliers du service public.
Pour Arnaud Robinet, président de la FHF
« Il est urgent de changer notre regard collectif sur la psychiatrie. C’est une condition essentielle pour lever les peurs, encourager le recours aux soins, et redonner toute sa place à un secteur aussi indispensable que méconnu. La psychiatrie publique y prend toute sa part, présente partout sur le territoire, grâce à des équipes mobilisées 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, des dispositifs territoriaux au plus près des patients qui permettent une prise en charge de plus de 80% des patients adultes en ambulatoire et 96 % des enfants et adolescents en ambulatoire. Changer de regard, c’est déjà commencer à soigner ».
Et si nous regardions la psychiatrie autrement ?
La “TÊTE HAUTE” donne à voir et à entendre des visages, des récits, des parcours. Ce sont sept témoignages et morceaux de vie - patients, soignants, aidant - capturés avec justesse par l’objectif de la photographe Charlotte Abramow, pour rendre la psychiatrie visible, humaine, et profondément incarnée (biographie en fin de communiqué).
L’ensemble des contenus produits dans le cadre de cette campagne - portraits, témoignages, livret, affiches et contenus digitaux - sera mis à disposition de tous les acteurs qui souhaitent s’en emparer : associations, établissements de santé, structures éducatives, festivals…
Le programme La Tête haute” a été dévoilé à l’occasion d’un lancement expérientiel, le 2 juillet 2025, à la galerie Fisheye (2 Rue de l'Hôpital Saint-Louis, 75010 Paris). Cette soirée inaugure une semaine d’exposition dans la galerie parisienne, avec des temps forts :
- Visites accompagnées,
- Rencontres avec les participants du projet,
- Échanges avec des professionnels de santé mentale,
- Moments de médiation à destination des journalistes, étudiants, influenceurs et partenaires….
Cette initiative de la Fédération hospitalière de France (FHF) invite chacun à reconnaître l’universalité des fragilités mentales et à comprendre le rôle essentiel du service public hospitalier pour accompagner toutes celles et tous ceux qui en ont besoin.
Une initiative pour donner une autre image de la psychiatrie
Le cœur du dispositif
Une série photographique et sonore forte et sensible, réalisée par Charlotte Abramow pour associer des récits à nos 7 visages – patient, soignants, aidant.
Un livret de sensibilisation imprimable, conçu comme un poster pédagogique ou destiné à être distribué, affiché ou présenté dans des lieux de santé, d’éducation, ou lors d’événements partenaires et grand public. Le dépliant est accessible ici.
Un dispositif digital : diffusion des portraits et extraits sonores via les réseaux sociaux, capsules vidéo, stories et formats engageants adaptés au grand public.
Une initiative qui s’inscrit dans le cadre de la grande cause nationale “ Parlons santé mentale”, reconnue d’intérêt général et soutenue par le gouvernement
La Grande cause nationale 2025 "Parlons santé mentale !" s’articule autour de quatre objectifs prioritaires :
- la déstigmatisation, afin de changer le regard des Français sur les troubles psychiques et les troubles mentaux,
- le développement de la prévention et du repérage précoce, par la sensibilisation et la formation dans toutes les sphères de la société,
- l'amélioration de l'accès aux soins partout sur le territoire français ;
- l'accompagnement des personnes concernées dans toutes les dimensions de leur vie quotidienne.
Ce partenariat s'inscrit ainsi pleinement dans une dynamique collective soutenue par le gouvernement pour renforcer la prévention, la sensibilisation et l'accès aux soins. En unissant les forces, cette initiative participe à l’objectif global de lever les tabous.
Pour plus d’informations sur la Grande Cause Nationale 2025 : https://www.info.gouv.fr/grand-dossier/parlons-sante-mentale
A propos de la Fédération Hospitalière de France
Créée en 1924, la Fédération hospitalière de France réunit plus de 1 000 établissements publics de santé (hôpitaux) et environ 3 800 structures médico-sociales (maisons de retraite et maisons d’accueil spécialisées autonomes), soit la quasi-totalité des établissements du secteur public. Sa dimension nationale et sa légitimité font de la FHF un acteur de premier plan du monde de la santé.
Une initiative en partenariat avec la CASDEN Banque Populaire, la banque coopérative de la Fonction publique
La CASDEN Banque Populaire accompagne au quotidien tous les agents de la Fonction publique et notamment les agents hospitaliers et étudiants en santé. Elle répond à leurs attentes au quotidien et entretient des liens étroits avec les organisations de la Fonction publique hospitalière dont la Fédération Hospitalière de France (FHF). Très concernée par les grands enjeux de santé publique, la CASDEN a naturellement choisi d’être le partenaire exclusif de la FHF sur sa campagne de sensibilisation autour de la santé mentale, grande cause nationale 2025, et de la psychiatrie.
Car, au-delà de son métier de banquier, la CASDEN porte une politique d’engagement sociétal forte : elle est particulièrement active dans les domaines de la santé, la recherche, l’éducation, la culture, le sport, l’environnement et l’économie sociale.
« Plus qu’une campagne c’est un véritable programme de sensibilisation qui a été imaginé par la FHF, notre partenaire. Il donne une autre image de la psychiatrie publique, moderne, incarnée et porteuse de valeurs humanistes. Il montre des portraits, tout en sensibilité, de patients, d’aidants et de soignants, signés par la photographe Charlotte Abramow. Nous sommes fiers de soutenir cette initiative qui mêle habilement engagement sociétal et projet artistique. Changer notre regard pour agir et construire l’avenir. C’est tout cela qui nous permettra aussi de garder la « Tête haute » a déclaré Isabelle Rodney, Directrice Générale de la CASDEN Banque Populaire.
A propos de la CASDEN
Banque coopérative de la Fonction publique, la CASDEN Banque Populaire fait partie du Groupe BPCE, deuxième groupe bancaire français. À fin 2024, la CASDEN Banque Populaire compte 604 collaborateurs, 240 Délégués CASDEN, 10 000 Correspondants dans les établissements de la Fonction publique, et près de 2 millions de Sociétaires, dont plus de 200 000 agents publics hospitaliers
Charlotte Abramow, une artiste engagée
En 2013, à 19 ans, Charlotte s’installe à Paris pour étudier à Gobelins, L’École de l’Image. Son travail remporte le Prix Picto de la Jeune Photographie de Mode en 2014. Elle est diplômée en juin 2015 et arrive finaliste aux Photo Folio Review Awards des Rencontres d’Arles un mois plus tard.
Elle expose son projet sur la diversité des seins « The Real Boobs » lors de la Nuit de l’Année des Rencontres. Depuis 2014, son travail aborde principalement le rapport au corps, les femmes et les étapes de la vie, et met en scène les éléments de manière absurde dans un monde teinté de surréalisme.
S'ensuit de nombreux projets, comme la direction visuelle du projet « BROL » de la chanteuse belge révélation Angèle, la réalisation du clip pour Georges Brassens, « Les Passantes », qui sort le 8 mars à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes…
En 2018, l’artiste sort son premier livre « Maurice, Tristesse et Rigolade » (Éditions Fisheye) qui retrace la reconstruction et la renaissance de son père qui a traversé un cancer, et un coma qui lui a laissé des séquelles cérébrales.
Début 2020, elle conçoit et réalise « Le Petit Manuel Sex Éducation » pour Netflix, à l’occasion de la sortie de la Saison 2 de la série Sex Éducation. Cet objet éditorial de 64 pages sur le thème de l’éducation sexuelle est fait de photos et de textes et est distribué gratuitement à 75 000 exemplaires.
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la rédaction du magazine Marie Claire a proposé à Charlotte Abramow d’illustrer une série d’interviews sur la santé mentale.
Charlotte Abramow a ainsi créé 8 couvertures avec les 8 personnalités interviewées : la créatrice de contenu Louise Aubery, les chanteuses et musiciennes Camélia Jordana, Louane et Zaho de Sagazan, la romancière Amélie Nothomb, l’escrimeuse Ysaora Thibus et les actrices Isabelle Carré et Marina Foïs.
« Quand le magazine m'a proposé d'illustrer ce sujet, j'ai alors pensé, comme une enfant, aux couleurs des émotions dans Vice-versa, le Pixar. Ces mélanges de dégradés, qui pourraient évoquer l'éventail complexe de toutes ces nuances d'émotions qui nous traversent. Et j'ai pensé au fauteuil rouge du psy, celui qui en effraie certain.e.s, tourné ici en dérision ludique avec ce ballon rouge à moitié (dé)gonflé ».
[1] Données issues du baromètre 2025 de la FHF : https://www.fhf.fr/actualites/communiques-de-presse/sante-mentale-et-psychiatrie-des-difficultes-dacces-aux-soins-persistantes-et-un-recours-aux-soins
[2] Par exemple, le recours aux soins de santé mentale à l’hôpital a été nettement supérieur aux attendus pour les plus jeunes en 2024. En particulier, chez les 5-19 ans, les séjours de médecine relatifs aux pathologies psychiatriques et aux intoxications (y compris volontaires) ont dépassé les anticipations de près de 30 %.